Robert Jayet n’a rien d’un autodictate…
Son parcours est parsemé de diplômes et titres en tous genres.
Dès ses quatorze ans, il s’échinait sans compter sur les bancs universitaires des ateliers. Obtenant avec moult mentions : licence d’établi, maîtrise de chalumeaux, agrégation d’usinage et autre doctorat en sciences du bien faire… C’est vous dire si notre homme est armé !
Mais le plus précieux chez notre artiste, ce ne sont pas toutes ses breloques académiques, tous ses certificats de bonnes aptitudes… Le plus inestimable chez notre homme, le plus rare chez cet « enfanteur » : c’est son monde intérieur, c’est sa magie à rendre une âme à la ferraille et une figure à la pierre… C’est le sens inné de la posture. C’est la majesté tranquille des sentinelles. C’est l’harmonie des couples enlacés. C’est la volupté des groupes unis. C’est la tendresse guerrière et l’amour mortel. C’est un peuple en marche, c’est une déclinaison des sentiments humains dans la noble attitude. Les gueux y sont relevés et les grands s’y agenouillent… Ses animaux ondulent et « féérisent »… Ses Don Quichotte, fil rouge de son parcours créatif, l’accompagnent et grandissent avec lui…
Robert Jayet assouplit les corps et fait danser la matière, en réussissant le surprenant miracle de rendre volatil le fer…
Christian Jean